Les atomes d’hydrogène sont les plus petits du tableau périodique. Ils figurent aussi parmi les premiers éléments à émerger, lors de la grande nucléosynthèse primordiale, trois minutes après le Big Bang.
Infimes et insaisissables, ils se glissent partout, s’infiltrent entre les matières, même celles que l’on croit les plus denses, les plus invulnérables. Les métaux eux-mêmes n’y échappent pas : l’hydrogène s’y faufile, ronge, fragmente, fissure.
Et si la fragilité n’était pas une faiblesse, mais une force ? Une invitation à affiner nos perceptions, à nous mettre en veille et en éveil face au monde. Dans une réalité qui classe, ordonne, rigidifie, la fragilité peine à trouver sa place. Pourtant, c’est en elle que réside un levier d’évolution et d’empathie, un soin tourné vers ce qui nous entoure.
La rigidité n’est qu’une illusion de solidité, tandis que la fragilité, fluide et insaisissable, s’infiltre partout, avançant sans relâche, portée par la nécessité même de son mouvement.
Ce travail a bénéficié d'une aide de l’État gérée par l'Agence Nationale de la Recherche au titre du Plan France 2030, portant la référence ANR 21EX ES 0010
Guillaume Cousin se décrit comme un “chercheur-constructeur”. Il vit et travaille sur la côte atlantique en Vendée. Scénographe et éclairagiste dans le spectacle vivant depuis les années 2000, il explore l’écriture de l’espace et du temps. Il est fasciné par l’incidence inconsciente qu’elle a sur nous. La compréhension de la physique quantique déclenche chez lui la nécessité de produire des œuvres en-dehors de la scène. Principalement, la notion d’interaction qui est au coeur de cette science. Elle nous situe dans un grand tout de matière. Dans ce postulat, l’écologie, l’empathie, la bienveillance ne sont plus des options d’un forfait de la bonne conscience. Ils deviennent des faits, des évidences qui s’imposent d’elles-mêmes puisque nous sommes le même grand ensemble.
Il recherche des moyens de montrer l’immensité de ces interactions en explorant les limites de nos perceptions. L’air, l’eau, la lumière et le temps sont ses médias. Il les utilise comme des révélateurs de ce qui se passe en marge de nos sens.